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Nos ancêtres dans La Grande Guerre

2 février 2020

Berault Joseph

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2 février 2020

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2 février 2020

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15 décembre 2019

Maurice Allain MPLF devant Reims le 17 juillet 1918

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Maurice Allain  classe 1916 Combattant de 14/8 
Mort Pour La France le 17 juillet 1918  devant Reims 4éme bataille de Champagne. 
Il est boulanger, depuis la mort de son père, il tient la boulangerie avec son frère et sa mère.
Incorporé au 25éme RIC à Cherbourg, il reçoit sa formation militaire, il est caporal le 17 mars 1917, puis sergent le 22 octobre 1917.
Au front il passe au 47éme RI. Il se révèle un combattant courageux et intrépide :
Citation à l’ordre du Régiment n° 630 du 16 mai 1917 : « Excellent gradé, plein de courage et de sang-froid a brillamment  enlevé son escouade le 5 mai 1917 à l’assaut d’un fortin ennemi »
Citation à l’ordre de la Division n°625 du 7 décembre 1917  (47éme RI) : « A pris part comme volontaire dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1917 à un audacieux coup de main. Après avoir travaillé avec un de ses hommes pendant deux heures et demies pour pratiquer une brèche à la tête d’un groupe de 8 hommes sur un petit poste ennemi dont l’un des occupants a été tué et l’autre fait prisonnier. » 
Lors de la quatrième bataille de Champagne, sous un bombardement soutenu, le sergent Allain est tué à l’ennemi le 17 juillet 1918.
Un avis officiel des services du Ministère de la Guerre est adressé à Hambye le 19 août 1918. Un secours de 200 francs est accordé à Madame veuve Allain, née Bellamy,  mère du jeune soldat le 4 février 1919. Toute sa vie elle porta le deuil de ce fils tué à la guerre ainsi que son mari écrasé sous sa voiture à cheval et un autre fils, Pierre  qui se suicida le 26 juin 1923 …sa fiancée avait rompu les fiançailles. La photo de chacun d’eux était sur le manteau de cheminée et elle disait en les montrant : « Tu vois les photos de mes trois tués ! » Maria Bellamy, 16 ans, se marie  le 30 novembre 1893 avec Aimable Allain, 26 ans. Elle aura 3 enfants, Maurice né le 24 juin1896, Pierre né le 6 juillet 1897 et le dernier Aimable né en 1912, conscrit de notre père.
La quatrième bataille de Champagne (Extrait du JMO du 47éme RI) Le 14 juillet 1918, à minuit, alors que se déclenche sur le front une canonnade inouïe et que les arrières sont violemment battus. Le 1er bataillon est établi sur la deuxième position, vers Comblizy, le 2éme bataillon dans les bois au nord de "maison blanche" …A l'aube le 2éme bataillon se place à droite du 1er bataillon, le 3éme bataillon vient en réserve à "Maison Blanche", le régiment est sous un violent bombardement. En fin de journée, l'ennemi atteint nos lignes. Le 16 à l'aube la préparation d'artillerie s'accentue. Vers 8 heures, l'ennemi attaque et il continue ses tentatives jusqu'à 3 heures, le 17, où un groupe d'une trentaine d'allemands parvenu jusqu'au corps à corps est anéanti, perdant 3 mitrailleuses. 
L’acte de décès transcrit à Hambye est dressé par l’intendant militaire du 47éme RI Wuiot Albert, Croix de guerre, sur la déclaration de l’adjoint du Commandant de la 1ére Compagnie M, le sous-lieutenant  Balzard Marcel, 24 ans, Croix de guerre, et de l’aspirant Fosset Henri, 20 ans, décoré aussi de la Croix de guerre. Ce document montre l’attachement de ses chefs au sergent Allain et combien il était estimé. Ils étaient des « LIONS », des « HEROS »en 1918.

15 décembre 2019

Les Poilus horsains MPLF domiciliés à Hambye aout 1914

Les POILUS horsains Morts Pour La France domiciliés à Hambye le 3 août 1914 et non reconnus MPLF dans leur commune natale.
Beaugeard Xavier La Roche d’Agoux (Puy de Dôme)
Landon Antoine  Collonges-la-Rouge (Corrèze)
Thétiot Julien  Augan ( Morbihan)
Morel Eugène Braffais (Manche)

BEAUGEARD  Xavier  classe 1895 Combattant de 14/18 Matricule 884 Riom  M.P.L.F. le 13/01/1915 à Crouy, devant Soissons (Aisne).
Xavier Beaugeard est Maçon, il travaille à Hambye depuis 1910, il habite chez Tixier, route de Percy. C’est un Compagnon Maçon, il vit en Auvergne, en Franche-Comté, en Algérie puis en Lorraine avant de venir en Normandie.  Il rejoint à Hambye son frère jeune marié. Ils participent à la construction des ponts de la voie de chemin de fer. L’avis de décès est envoyé à la Roche d’Agoux et il est bien porté sur le Monument aux Morts de son village natal ainsi qu’à Hambye. C’est au Hameau Laugerolle à la Roche d’Agoux (Puy de Dôme) que naît le 24 janvier 1875 Xavier Beaugeard, fils de Jacques, Maçon, 23 ans et de Anne Pradelle 25 ans. La déclaration en mairie est faite par Jeanne Michelon 57 ans Cultivatrice assistée de Pierre Michelon 68 ans et d’Aimable Bécaud,  50 ans. D’abord ajourné en 1896 pour faiblesse, il fait son service militaire au 105éme RI de Riom  à compter du 23 octobre 1897. Il est envoyé en disponibilité le 27 décembre 1898 avec un certificat de bonne conduite. Il est classé dans la réserve au Régiment d’Infanterie de Saint-Lô et passe dans la territoriale le  1er octobre 1910.Son signalement est le suivant : Yeux et sourcils bruns, yeux bleus, front étroit, nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage plat, taille 155 cm. A la mobilisation générale il rejoint son corps d’incorporation le 80éme RIT à Saint-Lô le 6 août 1914. Avec son régiment il rejoint la frontière belge et se positionne devant Dunkerque. Il passe au 37éme RIT le 26 octobre 1914 Devant Soissons, à la bataille de Crouy il est tué à l’ennemi le 13 janvier  1915. Un avis du Ministére de la Guerre est expédié à sa famille le 19 février 1915. Les troupes françaises dans les tranchées du bord de l’Aisne subissent sans cesse des tirs de l’artillerie ennemie et résistent à toutes les attaques allemandes avant d’aller mener elles-mêmes des contre-offensives. Dans l’attente et dans l’action nos troupes  déplorent de lourdes pertes. L’absence du JMO du 4éme RI et du 37me RIT de 1914 à 1915 nous empêche de suivre le mouvement de nos poilus mobilisés dans ces régiments. Pas trace d’une tombe, Il fait partie de cette terre et chair éparpillées, ses ossements nous le supposons, sont rassemblés dans la Nécropole Nationale de Crouy parmi les soldats inconnus Morts Pour La France. Sa guerre sera de 5 mois de présence sur le front du 6 août 1914 au 13 janvier 1915.Il a 39 ans. Il recevra à titre posthume la Médaille Militaire  J.O. du 18 janvier 1920 Croix de guerre.
Il est témoin le 9/02/1901 à Roche d’Agoux au mariage de son frère Jean né le 24/11/1876, avec Maria Desarmeniens. Ils sont employés comme Maçon par Tixier … Ils sont domiciliés à Hambye, ce qui explique son inscription sur notre Monument aux Morts. Maria Desarmeniens, veuve Beaugeard, décédera à 96 ans le 3 avril 1975 à Hambye.
Le 13 janvier A la faveur de la nuit ces troupes se déploient dans la plaine ; et, le 13, vers 3 heures du matin, elles atteignent les positions défensives, d'ailleurs assez précaires, sur lesquelles elles ont reçu l'ordre de se maintenir pendant quelques heures. Il fallait agir avec d'autant plus de circonspection et de prudence que les tranchées allemandes se trouvaient à moins de six cents mètres des nôtres. Une compagnie du 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, qui cherchait des renseignements, se heurta, dans la nuit, à ces positions. Sans hésiter elle attaqua, et trouva, dans une éventualité si périlleuse, l'occasion d'un succès. Mais la lutte s'étendit. Des forces ennemies commençaient à nous déborder de partout. Un seul parti nous restait : le repli le plus lent possible vers l'Aisne, en tenant tête à l'ennemi. A six heures du matin, une assez faible partie de nos troupes avait pu repasser la rivière. Nos soldats, cependant, ne se laissaient pas abattre. Dans cette phase suprême du combat, la 55e division perdit beaucoup de monde. Un de ses régiments, le 289e d'infanterie, fut à peu près anéanti. Le 246e, le 276e, le régiment marocain et le 124e territorial souffrirent cruellement du feu des canons ennemis. Mais nous étions du moins parvenus à empêchez les Allemands, de s'accrocher à nos arrières, et nous eûmes le temps de faire sauter le pont de Soissons, qui aurait pu leur permettre de nous poursuivre sur la rive gauche. Sous l'effort persistant de l'Aisne, le dernier de nos ponts de bateaux menaçait de se disloquer. Il ne nous restait que le pont de pierre de Venizel pour assurer nos communications. Encore fallait-il à tout prix empêcher l'adversaire de le franchir. Dans ce but, nous nous renforçons en hâte sur la rive gauche, dans les villages de Billy et de Venizel. Rues et ruelles, cours et jardins se couvrent de retranchements de fortune édifiés à l'aide de herses, d'échelles et de charrues. Il faut aux travailleurs autant de bravoure résignée que d'activité et d'efforts, car le bombardement ennemi fait rage autour d'eux. Le cimetière de Billy, refuge des fantassins du 289e  régiment d'infanterie, se trouve ainsi accablé par une pluie d'obus qui fait voler en éclats les croix des tombes et les murs des caveaux. Nous occupons solidement la ferme de la Demoiselle, d'où le pont de Venizel peut être pris d'enfilade par nos feux. Cependant, sur la rive droite, le combat tirait à sa fin. Nos arrière-gardes ne tenaient plus les crêtes et luttaient à mi-pente contre l'ennemi solidement installé à Bucy le Long, au Moncel et à Sainte-Marguerite. Les canons allemands étaient déchaînés contre nous et nous interdisaient le passage du pont de Venizel. Par malheur, notre dernier pont de bateaux venait d'être emporté par la crue Sous la pluie froide et serrée, les derniers défenseurs du plateau de Crouy cherchaient vainement à traverser l'Aisne. Les obus fauchaient des sections entières, impitoyablement.
A Venizel, les infiltrations de la rivière minaient les murs de terre, et nos retranchements s'éboulaient. Nos soldats déployaient partout des efforts surhumains. En face d'eux brûlaient Bucy le Long, Le Moncel et Crouy. L'ennemi cherchait à gagner de vitesse les dernières troupes françaises qui tentaient de refluer vers la rive gauche de l'Aisne. Quand la nuit vint, ses canons lourds ne cessèrent pas de couvrir les berges de projectiles, ainsi que les abords immédiats du pont de Venizel.


THETIOT Julien, Marie  classe 1907 Combattant de 14/18 Mort Pour La France le 5 avril 1915 à Pareid, Woëvre (Meuse)
Il est breton né à Augan (Morbihan) le 12 juillet 1887  fils de Mathurin Thétiot, Laboureur, 39 ans et de Jeanne, Marie Dolo, ménagère. Ils habitent le lieu dit « Au Binis ». Il est incorporé à Vannes et envoyé en disponibilité le 25 septembre 1910.       Son signalement est : Cheveux et sourcils noirs, front ordinaire, yeux noirs, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 149 cm.
Affecté dans la réserve au RI de Vannes, il est rappelé à la mobilisation générale le 1 août 1914. Classé dans le service armé par la commission spéciale de réforme de Saint-Lô le 19/11/1914. Passe au 147éme RI, casernement Sedan, le 20 mars 1915. Il rejoint son Régiment dans la Meuse et disparaît  dans l’attaque du village de Pareid (Meuse) le 5 avril 1915. L’affrontement est féroce et beaucoup d’hommes trouvent la mort. « L’objectif était d’atteindre les tranchées allemandes en avant et à proximité du village de Pareid…à 18h30 l’attaque n’a pu entièrement réussir elle sera reprise le lendemain. » JMO du 147éme RI.  Les pertes du 5 avril sont de 80 tués, de 267 blessés, les disparus point notés…  Le 6 avril les pertes sont de 63 tués, de 239 blessés, les disparus pas comptabilisés…Il en sera ainsi les jours suivants. Julien fait partie des disparus du 5 avril.  Un secours immédiat de 150 francs est paye le 25 juin 1915 à la veuve du disparu. Son décès est fixé au 5 avril 1915 par jugement déclaratif rendu le 22/08/1921 par le Tribunal de Coutances et transcrit à la mairie de Hambye le 31/08/1921…  Nous n’avons point d’information sur le lieu de sa sépulture. Nous supposons que les restes de Julien font partie de cette terre et chair éparpillées sur le champ de bataille de la Meuse et ses ossements se trouvent rassemblés dans la Nécropole Nationale de Douaumont avec ses milliers de soldats inconnus.   

Le 25 mars 1913 il quitte la Bretagne pour le Cotentin. Il arrive à Hambye au village le Pavillon comme Ouvrier agricole à la ferme Bosquet, aujourd’hui la grande ferme Lesouef. Il se marie le 22 mai 1914 avec Alphonsine, Zulma, Victorine Esnouf, veuve Lemazurier, Journalière Couturière, ils habitent le village de l’Eglise.  Alphonsine de nouveau veuve  se laissera séduire et aura un enfant Lucien né le 20 octobre 1919, elle a 43 ans… Elle va lui donner son nom de jeune-fille, Esnouf, et elle le perdra le 3 février 1920, il avait 5 mois. Voir son enfant se mourir, se sentir méprisée pour sa conduite, être abandonnée des siens, elle s’est trouvée isolée, Alphonsine a du beaucoup souffrir.   Sa fille Lucienne, née le 1er juin 1907 à Cherbourg, se mariera le 17 février 1928  avec Pierre Pierre-Adolphe. Alphonsine deviendra « Belle-mère de Pierre Adolphe » écrit Maman.  Elle meurt en 1938, elle a 62 ans.  
A noter les deux frères Thétiot « Morts Pour La France » :Jean, Louis né le 1 janvier 1884 mort en captivité suite à maladie contagieuse à Berlin le 26 Octobre 1915 et inhumé à la Nécropole Nationale des Prisonniers de guerre 14/18 tombe individuelle 6746.    
Yves, Joseph, Marie né le 15 avril 1890 tué à l’ennemi dans la Somme le 9/08/1916. Extrait de l'historique du 147è RI :
Dans cette région, le 147e va encore arracher à l'ennemi quelques lambeaux de notre sol.Le Colonel PICHAT est chargé des attaques des 5 et 6 avril ; les bataillons font preuve d'un élan admirable et franchissent, dans un ordre parfait, sous un feu très violent, la distance qui les sépare de la 1ère ligne allemande dont ils s'assurent la possession.
La nuit se passe à retourner les tranchées conquises et à les organiser face à PAREID et à MAYZERAY. Le lendemain l'attaque est reprise. mais le mauvais temps a empêché le réglage, et la préparation d'artillerie qui devait ouvrir des brèches dans les réseaux de fil de fer ennemis est inefficace.
Accueillies par des feux terribles, nos troupes ne peuvent progresser et s'établissent solidement dans la tranchée prise la veille. Une pluie persistante transforme les tranchées en véritables ruisseaux ; la température se refroidit singulièrement, la neige tombe, et toutes ces intempéries mettent le comble aux misères de la troupe.
Un des bataillons (le 2e) tient deux jours et deux nuits, presque isolé du régiment, avec un admirable stoïcisme, sous un bombardement intense, jusqu'à ce que sa relève soit décidée.
La 1ère section de la 2e compagnie est citée à l'ordre par le Général Commandant la 4e division d'infanterie en ces termes : " Le 147éme RI en 1ère ligne, le 5 avril 1915, à l'attaque d'une position allemande, a fait preuve d'un élan admirable. Bien que perdant les 2/3 de son effectif, a franchi sous un feu très violent environ 1000 mètres dans un ordre parfait, débordant de 100 mètres la position occupée par l'ennemi et obligeant ainsi celui-ci à la retraite. " Le soldat Julien Thétiot trouvera la mort ce jour-là, il fait partie des nombreux disparus.

LANDON  Antoine classe 1900  Combattant 14/18  Mle. 156 Saint-Lo  M.P.L.F. à Matzenheim (Basse Alsace) le 7/12/1918 202émeRI
C’est à Collonges-la-Rouge en Corrèze que voit le jour Antoine le 14 avril 1880. Fils de François Landon et de Marie Cueille. ( Voir registre d'Etat-Civil de la commune de Collonges-la-Rouge)
Il est déclaré bon pour le service et incorporé au 108éme Régiment d’Infanterie de Brives à compter du 15 janvier 1901. Il est Caporal le le 1er octobre 1902 ...Un certificat de bonne conduite lui est accordé à sa libération le 1 octobre 1903. Affecté dans la réserve au 136éme Ri de Saint-Lô le 8 janvier 1910, il travaille et vit à Hambye au village de Mesnil-Gonfroy. Fait-il partie de ces Auvergnats qui construisent la voie ferrée « le Tacot » Hambye/Percy/Granville. Son signalement est : Cheveux et sourcils noirs, yeux châtains, front large, nez moyen, bouche moyenne,  menton rond, visage ovale taille 167 cm. A la mobilisation générale il rejoint le 136éme RI le 3/08/1914 et part sur le front le 28/08/1914. Il est blessé  et évacué le 3 septembre 1914 : « blessé par éclat d’obus plaie en séton de l’articulation de l’épaule droite » . Il rentre au dépôt à Saint-Lo le 12 octobre 1914 jusqu’au 6 septembre 1915. Renvoyé sur le front il passe au 202éme RI le 10 juin 1916.
En 1918 il est en Alsace, malade,  il est hospitalisé à l’Ambulance 9/11 secteur SP105.  Il meurt le 7 décembre 1918 à   Matzenheim ( Basse Alsace) Un avis du ministère de la guerre est envoyé à Collonges le 20 décembre 1918. L’avis de transcription de décès est expédié à Hambye le 20 septembre 1919, dernier domicile de Antoine Landon. Il a 38 ans.
Sa campagne contre l’Allemagne est de 52 mois, du 3/08/1914 au 7 décembre 1918.
Son nom figure gravé sur le monument aux morts de Hambye  ne figure pas sur la plaque fixée dans l’église de Collonges-la-Rouge.

MOREL Eugène, Marie, Laurent, Aimé classe 1914 Combattant de 14/18  
Mort pour la France le 10/09/1916  à Vrely Bataille de la Somme secteur Maricourt.
C’est à Braffais, commune proche de la Haye-Pesnel,  que naît Eugène le 8 juin 1894 de Victor Laurent Morel et de Louise Morel, Ils sont cultivateurs. Les Archives de Braffais ne sont pas numérisées pour l’année 1894.
Incorporé au 136éme RI de Saint-Lô  à compter du 3 septembre 1915 est envoyé aux armées le 6 février 1916 sa formation de soldat étant faite.
Son signalement est : Cheveux sourcils châtains foncés, Yeux marrons, front ordinaire, nez rectiligne, bouche moyenne, visage ovale, taille : 157 cm.
Son régiment est mis à contribution  en Artois et en Belgique, c’est la rude vie des tranchées.  Lors d’une  violente offensive ennemie il est tué à l’ennemi à Maricourt (Somme) le 10 septembre 1916.
Un avis de décès est envoyé le 16 septembre 1916
Il est inhumé au cimetière militaire de Vrely dans une fosse commune
Sa campagne contre l’Allemagne est du 3/09/1915 au 10/09/1916, soit 12 mois. Il a 22 ans.
Inscrit au tableau spécial de la Médaille Militaire J.O. du 30/01/1921: « Brave et dévoué soldat tombé glorieusement le 10 septembre 1916 au cours de l’attaque de positions allemandes devant Chilly. » Croix de guerre avec étoile d’argent, Médaille Militaire à titre posthume décret du 28 janvier 1921
Rien n’indique le lien d’Eugène Morel avec la commune de Hambye. Il y a bien un Émile Morel qui habite au village de la Tisonnière, un frère ?               Un parent ?  Etait-il ouvrier agricole ou employé dans une ferme ? Aucune mention de Hambye n’est notée sur sa fiche matriculaire et autres documents.
Qui est Émile Morel de la Tisonnière ? Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Subligny et  de Hambye Le général commandant la division adresse un message de remerciements à ses troupes : “... dédaigneux de l'ennemi, insouciants de ses projectiles, sûrs de leur valeur personnelle, animés de la volonté de vaincre, officiers, sousofficiers, caporaux et soldats ont enlevé de haute lutte, gaiement, à la Française, les positions ennemies fortement organisées, inscrivant ainsi une nouvelle page brillante à l'historique de leurs régiments.”Landon_Antoine

Morel_Eug_ne_MPLF_Subligny_Hambye

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2 décembre 2019

Gaston Delamarre Percy (Manche) Fusillé devant Verdun

Executi

DELAMARRE Gaston Émile, classe 1913 Combattant de 14/18

Mort à Tannois ( Meuse) le 22 septembre 1916 Fusillé « pour abandon de poste en présence de l’ennemi. »

Fils de Eugène, Alfred Delamare, Pâtissier 22 ans et de Aline Pican, Ménagère, 21 ans. il voit le jour au Bourg de Percy le 19 août 1893, ses parents tiennent une pâtisserie. De ce couple naîtront Germaine en mars 1896, elle décède en septembre, puis Marcel, Eugène le 22 août 1897.

Gaston est commis pâtissier à Saint-Hilaire du-Harcouet lorsqu’il est incorporé à la 22éme section d’administration des commis et ouvriers militaires à compter du 24 novembre 1913.

Sur sa fiche matriculaire nous relevons le signalement suivant : Cheveux et sourcils châtains foncés, yeux bleus, front vertical, nez rectiligne …Taille 162 cm..

Affecté au 4éme Régiment de Zouaves ( 5éme Bataillon) le 1er avril 1914. Passe au 8éme Régiment de Tirailleurs le 29 octobre 1915 après avoir été « condamné à la peine de de deux ans de travaux publics pour désertion à l’intérieur en temps de guerre. » En fait il restera au 4éme régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs. (6e Bataillon,23e Compagnie)

Au 4e RMZT, il participe à tous les mouvements et aux différentes positions en Artois de ce Régiment.

Transporté dans la Meuse, le 4éme R.T. effectue son 1er séjour à Verdun du 2 au 20 juin 1916 secteur de la cote 304 ; du 7 au 11 juillet, il effectue un 2éme séjour dans le même secteur ; du 6 au 19 août, il effectue un 3éme séjour à Verdun, secteur de Souville, Il est présent du 7 au 12 août aux attaques vers Fleury.(JMO du 4e RMZT).6e Bataillon 23e Compagnie.

Le jeune Gaston Delamare participe à toutes les offensives de son Bataillon dans un secteur particulièrement exposé devant Verdun, sous un bombardement intense et très meurtrier, le fantassin s’abrite comme il peut en l’absence de toutes tranchées , seulement des trous d’obus juxtaposés.

Il connaît l’enfer de Verdun avec son cortège de blessés, de morts et de disparus ...Sous un bombardement incessant, il faut avancer dans le vacarme des explosions, la peur au ventre, les odeurs insupportables des cadavres , les cris des blessés, la soif, la faim...

C’est lors de l’offensive, secteur de Souville et de Fleury du 6 au 19 août que le soldat Delamare épuisé de fatigues, de peurs, d’angoisses...panique, reste en 3éme ligne et fait demi-tour pour se mettre à l’abri du chaos, de la pluie meurtrière d’obus et des tirs ravageurs des mitrailleuses.

Il est comme tétanisé, dans un état second, il s’obstine à ne pas vouloir suivre ses camarades...Ses chefs le jettent en prison, il est un pauvre soldat perdu.

Pourtant depuis deux ans il est au front. Il ne lui sera pas pardonné une telle faiblesse, et c’est un sévère jugement qui l’attend.

Le voilà condamné le 9 septembre 1916 par le conseil de guerre de la 38éme Division à la peine de mort: « Coupable d’abandon de poste en présence de l’ennemi » .

Un pourvoi en révision est bien demandé mais mal soutenu. « Attendu qu’aucun moyen n’a été soulevé par la défense et que le jugement attaqué est régulier dans la forme. »

La peine est maintenue par le conseil de guerre du 20 septembre à Bar-le-Duc et son exécution a lieu à Tannois le 22 septembre 1916. Il vient d’avoir 23 ans.

Sa campagne contre l’Allemagne est du 2 août 1914 au 22 septembre 1916

Un avis officiel de décès du Ministère de la guerre est expédié à Percy le 16 janvier 1917.

Ses jeunes parents , lui 45 ans et Elle 43 ans, accueilleront comme une fatalité, même une honte, la mort tragique de leur fils aîné.

Marcel le fils cadet est mobilisé à ce moment là, il est dans l’Artillerie, beaucoup moins exposé que dans les tranchées….

100 ans après nous nous interrogeons sur le comportement mental de Gaston Delamarre et sur son pourvoi si rapidement rejeté et si mal défendu. Aucune circonstance atténuante n’est retenue.

Son nom est bien gravé sur le Monument aux Morts de Percy, la Municipalité a fait fi des instructions données à l’époque pour les Fusillés.

 Commentaires

Sur le site « Mémoire des Hommes » nous pouvons ouvrir le dossier du conseil de guerre de la 38e D.I. condamnant à mort le Zouave Gaston Delamarre. Après lecture nous ressentons une profonde indignation et une grande pitié devant la sévérité du jugement et l’absence d’une Défense affirmée.

A aucun moment il lui est retenu une circonstance atténuante et il ne lui est même pas manifesté de bienveillance. Avant de délibérer à huis clos le conseil a bien entendu «  le Commissaire rapporteur en ses réquisitions et le défenseur en sa plaidoirie » mais de ce que dit le Défenseur, le Greffier ne le rapporte pas.

C’était un faible, au moral et au physique, il n’était pas fait pour les armes … « Il était affligé d’une insurmontable peur du danger ».Le Médecin Major ou bien un Psychologue se devait lui délivrer un certificat médical pour son renvoi dans une Section d’administration des commis et ouvriers militaires.

La lecture de son relevé de punitions est accablante et explique le silence de son Avocat lors du Conseil de guerre. Son comportement est « suicidaire »… Est-il conscient qu’il met à dos ses chefs ?

Son Avocat désigné d’office est un brigadier du 32éme Régiment d’Artillerie, M. Vallet.

A aucun moment il intervient. Que connaît un artilleur de l’enfer du front ? A Verdun les tranchées étaient des trous d’obus juxtaposés et soumises à un bombardement incessant.

Et les Juges ? Des officiers intraitables et impitoyables...

A l’unanimité ces officiers l’ont condamné à la peine de mort, sans aucun égard....

Son crime :« Abandon de poste commis en présence de l’ennemi » .

Le 8 août 1916, à la citadelle de Verdun il quitte sa compagnie rassemblée à 18 heures pour monter en ligne, il va ainsi se fondre dans la citadelle comme en ville parmi les nombreux Poilus en repos ou en transit.

Le 17 août 1916 il est interpellé par un sous-officier de son régiment qui le conduit à l’officier, chef du détachement des isolés, auquel il présenta un faux billet de visite médicale. Il est reconduit aux tranchées et affecté provisoirement à la 21éme compagnie prête à monter en 1ere ligne. Une nouvelle fois pris de panique, tétanisé par la peur, il reste en 3éme ligne et rejoint son unité à la relève  le 21 août, à la citadelle de Verdun.

Emprisonné, l’audition des témoins faite, le délai de vingt quatre heures dûment observé avant la réunion du conseil de guerre, Gaston Delamarre, le 7 septembre, est mis en jugement pour «  crime d’abandon de poste en présence de l’ennemi »

Nous observons un Conseil scrupuleux de respecter les procédures et d’une implacable sévérité vis à vis du « soldat perdu », sans défense « j’ai eu une insurmontable peur dont je n’ai pas été maître. »

Il bénéficiera d’une révision et à nouveau le conseil de guerre de la 2éme Armée se réunira à Bar-le-Duc le 20 septembre 1916 pour confirmer sa condamnation à mort.

Le rapport de son capitaine commandant la 23éme compagnie est cinglant  et sans appel: « Delamarre est un mauvais soldat ...rien n’indique dans son attitude un esprit d’insubordination , il est infligé d’une peur du danger absolument insurmontable qui le pousse à se soustraire à ses obligations militaire».

En écrivant ainsi le Commandant de sa compagnie l’envoie à la mort.

Gaston Delamarre a désobéi certes...sa peine pouvait être commuée en travaux publics...

Le vendredi 22 septembre à huit heures du matin à Tannois il est passé par les armes.

Témoins :

Le sergent Major Boulanger, un sous-officier de son régiment, l’aperçoit dans la citadelle, il l’interpelle et le conduit à l’officier, chef du détachement des isolés. Ce dernier lui donne ordre de rejoindre ses camarades en l’affectant provisoirement à la 21 éme compagnie du 4e RMZT positionnée en 3éme ligne. Là de nouveau Gaston Delamarre panique, se cache, la compagnie part sans lui ...il rejoindra son unité que le 21 août à la relève à la citadelle de Verdun.

A l’audience du 9 septembre le témoin sergent Hydreau déclare : « avoir été prévenu que Delamarre était absent le 8 août et ne pas l’avoir vu avant le 20 août, où il l’a rentré en 3e ligne... »

Le témoin sous-Lieutenant Bauzon, officier des isolés à la citadelle, déclare : «  Qu’on lui a amené Delamarre rencontré errant dans la citadelle. Il l’a interrogé et Delamarre lui a répondu qu’il sortait d’une formation sanitaire et lui a présenté un billet douteux...Delamarre lui avoue avoir fabriqué lui-même ce billet. » Il est envoyé en 3éme ligne.

L’inculpé reconnaît tous ces faits et déclare que c’est la peur qui lui a fait commettre ces actes.

 

Sources :

1/ J.M.O. du 4éme Régiment mixte de zouaves et tirailleur(4e RMZT)

Le 22 septembre 1916 :

« Exécution capitale du Zouave Delamarre et du Tirailleur Mohamed Tahar condamnés à mort par le conseil de guerre de la 38éme D.I. dans ses séances des 9 et 13 septembre. Une compagnie du 6éme Bataillon de Zouaves et une compagnie du 6éme bataillon de Tirailleurs assistent à l’exécution. ».

La lecture du Journal de Marche et des Opérations est instructive, le rédacteur alterne son récit entre les condamnations, les dégradations, les cassations et les mutations avec les remises de décorations, de promotions et de nominations.

Nous suivons également avec précision les déplacements, les offensives, les revues , les temps d’instructions…

Le rédacteur est aussi comptable de l’arrivée des renforts, de l’enregistrement des pertes avec nombre précis des tués, des blessés et des disparus.

Les Régiments mixtes de Zouaves et Tirailleurs de la 38e D.I. formant la II éme Armée se sont particulièrement illustrés, ils ont laissé, devant Verdun, les 3/4 de leurs effectifs sur le terrain de juin à décembre 1916. Ils ont contribué magnifiquement à la reprise du Fort de Douaumont.

2/ le site « Mémoire des Hommes « les Fusillés »

Nous notons dans la lecture des minutes du jugement, le souci majeur des officiers du conseil de guerre d’être dans la légalité et de respecter scrupuleusement la loi.

La condamnation à mort est liée avec le délit d’abandon de poste en présence de l’ennemi «  à l’unanimité les première, troisiéme et quatrième questions ont été retenues contre l’accusé et la deuxième à la majorité de quatre voix contre une. »

Étonnant le comportement des Jurés quelle différence font-ils entre la deuxième question et les autres ?

Gaston Delamarre méritait d’être puni mais compte tenu de son comportement… La peine de mort aurait du être commuée en travaux publics.

Le rapport adressé au Général de la 38 éme Division en vue du Conseil de Guerre le condamne d’avance.

Le mot du Colonel Savy Commandant la 1éme Brigade du Maroc, accompagnant son dossier en Conseil de Guerre ne lui donne aucune chance: «  Le Tirailleur Delamare ne perd aucune occasion pour se soustraire au danger. Il a réussi à esquiver le service des tranchées dans le secteur de Fleury en quittant le rang et en se cachant à l’arrière à deux reprises différentes. Il a aggravé son cas en faisant un faux . Précédemment il avait été condamné pour des faits analogues. Le Tirailleur ne mérite aucune pitié. »

Il y a une demande de révision du procès, c’est donc qu’un doute subsistait sur la forme de sanction à appliquer.

A Bar-le-Duc le 20 septembre les Jurés se sont montrés également intraitables. Il suffisait d’une voix pour que la peine de mort soit commuée ou tout au moins que la grâce lui soit accordée.

Il est «  assassiné légalement par douze balles françaises » (carnets de Louis Barthas).

Curieusement sur le certificat médical nous notons que seules 11 balles l’ont frappé, il y a donc un de ses camarades zouaves du peloton d’exécution qui a tiré à côté... a moins que

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Execution du zouave Gaston Delamarre

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cela soit une balle à blanc.

Il est inhumé dans la Nécropole Nationale de Bar-le-Duc (Meuse) tombe 662

 

18 juillet 2016

Joseph LEFRANC MPLF le 14 juillet 1917

Joseph Lefranc, classe 1913, 5éme RI  Mort pour la France le 14 juillet 1917

C’est à Cerny en Laonnois (Aisne), sur le Chemin des Dames qu’il disparait.

« Un million d’hommes sur quarante kilomètres de front ! Avec çà, la guerre va rapidement prendre fin…Mais les Allemands sont prévenus…On se gèle le cul  et les mitrailleuses nous tuent ! » (Tardi)

C’est une boucherie !  Voilà le « Chemin des Dames » ! L’offensive se poursuit du 16 avril au 24 octobre 1917.

Tout l’été, c’est la « bataille des observatoires », Allemands et Françaisorganisent des opérationspour contrôler les points hauts tels « l’arbre de Cerny »  où se trouve le PC Liège du Commandant Martin. Ce 14 juillet, après une courte préparation terrifiante faite surtout de torpilles de gros calibres, les Allemands parviennent sur le saillant de « l’arbre de Cerny », font prisonniers le commandant... Une contre attaque est immédiatement engagée, le point d’appui est repris, le commandant Martin est libre et ses gardiens sont faits prisonniers.

Ce fut un assaut d’une grande violence, « d’élans insensés face aux obus et aux balles, face à ces éclats de feu et de métal qui éparpillent terres et chairs, comme si le sol voulait s’enivrer de sang et de vies, de sang et de morts… (Michel Lacombe)   

C’est dans cette effroyable boucherie que disparait Joseph Lefranc et ses 237 camarades du 5éme RI disparus ce 14 juillet 1917.

Total des pertes pendant la réoccupation de la zone de «  l’Arbre de Cerny » :

Tués : 73.   Blessés : 181.  Disparus 237. Malades évacués : 25.

Joseph est sur le front depuis le 3 août 1914 c’est son 36éme mois.

A Verdun il est cité à l’ordre du régiment n°167, recevra-t-il  la croix de guerre ou la médaille militaire à titre posthume ? : « Soldat de la 8éme compagnie d’une rare énergie et d’un grand dévouement dans la nuit du 1er au 2 juin 1916 devant Douaumont a accompagné son officier dans une mission périlleuse au cours de laquelle il a été blessé pour la quatrième fois. »

Il est ouvrier agricole lors de son incorporation au 36ème RI de Caen le 27 septembre 1913, son père, Arsène, est décédé le 12 avril 1894.

A la déclaration de la guerre son régiment se positionne en Belgique il va vivre l’affrontement terrible avec l’Allemand lors de la « bataille des frontières », beaucoup d’hommes disparaissent, sont tués ou prisonniers. La retraite s’engage jusqu’à la Marne et le 36éme RI s’installe dans les tranchées en Artois et en Champagne, il est en septembre 1915 devant Arras.

Il passe au 5éme RI le 20 septembre 1915.

Il nait le 6 juin 1893 au village d’Hôtel Yvée, son père, Arsène, Victor Lefranc a 37 ans, Cultivateur et sa mère, Olympe, Désirée, Victorine Blin, a 39 ans.  Cette ferme de l’Hôtel Yvée a été exploitée pendant plus de 40 ans par André et Hélène Née.

Sur le champ de bataille il fait partie de cette terre et chair éparpillées, ses ossements sont rassemblés dans la Nécropole Nationale de Cerny, ils sont  2386 soldats dans une fosse commune. En 1919, à Cerny en Laonnois, il est effectué un regroupement des combattants tombés dans les environs et exhumés des cimetières provisoires. Ils sont 5150 soldats dans cette Nécropole dont 2764 dans des tombes individuelles.

Avec le 5éme RI il va vivre l’enfer de Verdun, devant Douaumont et Vaux en Avril et Mai 1916. Puis Woëvre Vaux les Palameix de Juin à Novembre et de nouveau Verdun en décembre secteur de Bezonvaux et Tavannes.

Nous lisons le JMO du 5éme Ri fin avril, les trois bataillons du régiment sont positionnés dans le secteur de Tavannes et Bevaux ; Ils assistent à un duel d’artillerie avec bombardement continu jours et nuits plus intense à certains moments de la journée.

Bilan des pertes 598 hommes mis hors combat  Tués 3 officiers 128 soldats ; blessés 6 Officiers, 435 soldats et disparus 26 soldats.

Le 1er et 2 juin le tir d’artillerie ennemie continue avec la même densité toute la nuit. Après une brève accalmie il reprend à l’aube avec une violence inouïe. C’est un véritable déluge de feu, des projectiles de tous calibres, dans la partie du front où se trouve le  5éme RI entre le fort de Vaux et la ferme Thiaumont. Ce bombardement d’enfer transforme la position en un chaos informe, met hors de service une partie des pièces de mitrailleuses et enseveli un grand nombre de défenseurs.

A 2 heures du matin une violente offensive allemande se déclenche, la résistance est énergique et opiniâtre mais fléchit à droite dans les bois de la Caillette. Le 3éme et 1er bataillon sont tournés, ils résistent héroïquement au prix de lourdes pertes mais sont impuissants devant la masse ennemie qui progresse vers le Signal de Caillette.

L’appui des mitrailleuses de la 3éme compagnie met fin à l’attaque ennemie et l’affrontement va durer toute la journée. Le Régiment tient toujours le point d’appui de la ferme Thiaumont et se protège dans les tranchées proches… Il relie les autres éléments de la Division, une compagnie du 119éme Ri et un bataillon du 75éme Ri arrivé en renfort.Le bilan de cette journée est très lourd, 1054 hommes sont mis hors combat : Tués 15, Blessés 71, Disparus 968 dont 31 officiers, 74 sous-officiers, 107 caporaux et 756 soldats.

Joseph Lefranc a vécu cette terrible journée, il est blessé et même cité pour acte de bravoure « devant Douaumont a accompagné son officier dans une mission périlleuse au cours de laquelle il a été blessé pour la quatrième fois. » 

4 juillet 2016

Les LEBARGY de la Baleine

Les LEBARGY de La Baleine et la guerre de 14/18

Deux familles sont particulièrement éprouvées par la mort de leurs enfants au front et le Servir de la Patrie qu’elles ont apportées.

Jules Lebargy et Augustine Fras mariés le 26/02/1892 vont perdre 3 enfants :

Pierre, François né le 21 décembre 1892 tué devant Arras le 3 octobre 1914

François, Alfred né le 7 avril 1894 tué à Neuville Saint-Vaast le 17 mai 1915

Henri, Adrien né le 1er Avril 1896 tué à la Côte de Poivre devant Verdun le 16 octobre 1916

 

Emmanuel Lebargy et Marie Legrand mariés le 8/11/1879 perdent 2 enfants :

Aimable, Emmanuel, Joseph, Raphael  né le 31 janvier 1884 tué à Courteron le 30 août 1914

René, Alfred né le 29 janvier 1893 tué à Roclincourt  le 11 juin 1915.

 

Je n’ai pas réussi à trouver le lien exact de parenté, ils sont cousins c’est sûr !

 Intéressons-nous d’abord à la famille FRAS/LEBARGY :

Pierre, François, classe 1912, à la déclaration de la guerre il fait son service militaire au 25éme RI de Cherbourg depuis le 13 octobre 1913. Avec son régiment il part le 7 aout 1914, en première ligne à la rencontre des Allemands dans la bataille des frontières. Il vit la déroute des armées françaises, une retraite infernale et épuisante jusqu’à  la Marne. Le 25éme RI, en octobre, se positionne devant Arras, c’est là que Pierre François Lebargy disparait.

Son décès est fixé entre le 3 octobre et le 5 octobre 1914 par un jugement déclaratif rendu par la Tribunal de Coutances le 9 novembre 1920. Son corps fait partie de cette terre et chair éparpillées, ses ossements se trouvent certainement, dans la Nécropole Nationale de Notre Dame de Lorette. Il avait 21 ans.

En 1920 un avis du Ministére de la guerre apprend à la famille Lebargy, village du Parc, que leur cher disparu était parmi les morts, Pierre est tombé à Arras le 5 octobre 1915.

Un secours de 150 francs a été payé à Madame Lebargy, mère, selon la circulaire ministérielle du 15 février 1915.

A noter que le JMO du 25éme RI ne mentionne aucune information sur les journées du 3 au 5 octobre. Une feuille volante seulement émanant du Général, chef de corps, adressant au 25éme RI et au  136éme RI ses félicitations aux hommes et aux chefs pour leur belle conduite.

Le 25e Régiment d'infanterie est une ancienne unité militaire de la Manche, basée à Cherbourg.

 7 août 1914, le régiment, placé sous le commandement du colonel Maurice Vérillon, quitte Cherbourg pour le front de la Première Guerre mondiale [1]. Il rejoint Attigny (Ardennes) le 8 et se rend en Belgique par de longues marches [1]. Le 22 août, il est engagé dans la bataille de Charleroi [1]. Il y perd la première journée pas moins de 20 officiers et 1 400 hommes du rang [1]. Le lieutenant-colonel Pique remplace le colonel Vérillon en mai 1915 [1]. Il combat dans la Somme (1916), puis en Champagne (1917), et à Verdun (Meuse) (1918).

 

François, Alfred, classe 1914, est mobilisé au 24éme RI le 10 septembre 1914. Après une préparation rapide au combat il rejoint son régiment en Artois. Il est tué à l’ennemi le 17 mai 1915, il a 21 ans comme son frère.

Son livret militaire  ne reprend rien d’autres, c’est sec, froid ! Il n’y a pas de secours accordé, ni d’une reconnaissance quelconque enregistrée.

Henri, Adrien, classe 1916, incorporé au 103 Régiment d’Infanterie à Alençon le 11 avril 1915, il est hospitalisé pour rougeole le 21 juin 1915. Formé au combat il passe au 9éme RI le 16 août 1916. Il rejoint le front à Verdun. Il est tué à l’ennemi le 16 octobre 1916 à la Côte du Poivre, commune de Bras (Meuse).

Un avis officiel du Ministère de la Guerre informe son décès le 1 novembre 1916.
IL  a 20ans.

Il est inhumé à la Nécropole Nationale  « Glorieux » à Verdun, tombe individuelle N° 570.

Comme à son frère  il n y a pas de secours accordé ni d’une reconnaissance enregistrée.

 

 

Puis à la  Famille LEGRAND/LEBARGY

Aimable Emmanuel, classe 1904  est orphelin de son père lors de son incorporation au 136éme RI à Saint-Lô le 8 octobre 1905.

Il se marie à Saint-Denis le Gast le 24 septembre 1908 avec Julie Armandine  Potel née le 17 avril 1887.

A la déclaration de la guerre, affecté au 25éme RI de Cherbourg, il rejoint son corps le 4 août 1914. Il va vivre cette précipitation des troupes sur la frontière belge, un désordre total. Il disparait le 30 août à Tourteron dans les Ardennes. Il est inhumé à la Nécropole Nationale de Tourteron avec ces milliers de soldats inconnus.

Un secours de 150 francs est adressé à son épouse le 14 avril 1915. Son décès est fixé au 30 août 1914 à Tourteron par jugement déclaratif le 15 avril 1918.  

A partir du 7 août les troupes débarquent des trains, des régiments du Grand Ouest, à Le Chatelet, Attigny, Mézières, Sedan…Les Ardennes sont traversées par des régiments montant  vers la Belgique pour combattre du 19 au 24 août : Bertrix, Rossignol, Charleroi…Entre le 25 août et le 1er septembre il leur fallait franchir l’Aisne sur les rares ponts avant de les faire sauter… Ces combats d’Ardennes, coûtants pour les Français, usèrent les troupes allemandes avant la bataille de la Marne…  Les pertes sont considérables : 27000 pour la seule journée de 22 août et plus de 100000 sur l’ensemble du front et des gamins de 20 ans pour la plupart puisque c’est toute notre Armée Active qui fut envoyée  « au feu » en premier.

A vérifier la naissance à Saint Denis le Gast d’un enfant en 1913 prénommé Roger et décédé le 31 janvier 2000 à l’âge de 87 ans.

René, Alfred classe 1913, Mort Pour la France le 11 Juin 1915.

Il est incorporé le 13 novembre 1913 au 25éme Ri à Cherbourg. Avec son régiment il part en Belgique et lors de la débandade il est blessé à Charleville le 6 septembre 1914. Les armées françaises et anglaises arrêtent l’envahisseur sur la Marne. Les troupes allemandes refluent sur l’Aisne.

Les Alliés se positionnent en Artois et empêchent l’allemand de rejoindre la mer. Il est tué à l’ennemi le 11 juin 1915 à Ecurie Roclincourt en Artois. IL a 22 ans

Un secours de 150 francs est accordé à Madame Lebargy, mère du soldat Lebargy le 19 octobre 1915 (circulaire ministérielle du 15 février 1915)

Il est inhumé à Ablain Saint-Nazaire ( 62) Nécropole de Notre Dame de Lorette tombe individuelle N° 10557 rang 1 carré L2. La date de sa mort mentionnée est le 9 juin 1915 (Souchez).

4 juillet 2016

Les LEHAUT de Percy

 

Les LEHAUT  de Percy combattants de 14/18

 

Les frères Lehaut se sont comportés avec courage, avec témérité sur le front où ils se sont battus. Ils sont costauds et valeureux. 

Les deux ainés, gravement blessés,  trouveront la mort.

Les deux jeunes s’en sortent bien ils sont de tous les combats comme leurs ainés.

Ils reviennent à la maison presque indemne.

 

Eugène Jules LEHAUT classe 1906  Mort pour la France  

    campagne du 31 août 1914 au 10 septembre 1918

C’est devant l’Ailette, bataille sur l’Ourcq, à la tête de son escouade du 8éme RI fin août 1918 il se montre intrépide et plein de courage sous un bombardement dantesque et très meurtrier. Il tombe grièvement blessé, il saigne abondamment, il reste au sol. Emmené rapidement par des brancardiers à l’arrière, il meurt le 10 septembre 1918 à l’ambulance de Villers-Cotterêts.

C’était son 48éme mois de présence sur le front. Il participe à la contre attaque sous un tir de barrage violent et un feu intense de mitrailleuses, le bataillon progresse vers la ferme Machotel mais est obligé de s’arrêter, ne peut ni avancer ni reculer…L’artillerie ennemie est excessivement active, ses tirs de barrage sont violents et très nourris …pistes et boyaux sont fortement battues par des obus de tous calibres. Dans la nuit du 30 août le 8éme RI est relevé et compte ses pertes :

Tués : 21 hommes, 5 sous-officiers et 1 officier. Blessés : 65 hommes, 7 sous-officiers et 1 officier. Disparus : 43 hommes et 4 sous-officiers. Intoxiqués : 8 hommes.

Le sergent Eugène, Jules Lehaut faisait partie des 7 sous-officiers blessés 

Il nait à Percy le11 juillet 1886, village de la Malzardière son père Eugène, Charpentier, avait 26 ans et sa mère 27 ans. La déclaration en Mairie se fait en présence Auguste Hennequin Menuisier 25 ans et Nicolas Becker  67 ans Agent Voyer en retraite.

Au conseil de révision de 1907 il est classé Soutien de famille (Art 22) malgré ce il est incorporé au 136éme Ri de Saint-Lô le 9 octobre 1907, il est promu caporal le 28 septembre 1908 et libéré de ses obligations militaires en 1909 après deux années de service.

Il contracte mariage à la mairie de Percy le 17 février 1912 avec Angelina, Anna Dodeman. Classé dans la non affectation comme employé des Postes et Télégraphes de la Manche du 20 décembre 1913 au 31 août 1914.

A la mobilisation générale, il arrive au 136éme RI de Saint-Lô le 31 aout 1914, passe au 25éme RI  de Cherbourg le 30 septembre 1915 et est muté au 8éme RI de Bergerac le 12 mars 1916. Nommé Sergent le 11 juillet 1918, il trouve la mort dans la bataille de Villers-Cotterêts le 10 septembre 1918.

Il aura effectué quatre années de présence au front sans interruption. Il aura été blessé quatre fois :

Le 27 septembre 1914 à Joncheux

Le 18 juin 1916 à Paircy plaie profonde du coude droit par balle.

Le 16 avril 1917 à Craonne plaie dessus tête par éclat d’obus, Hôpital Gribeauval Amiens.

Le 28 aout 1918 à Vaux (Aisne)

Cité à l’ordre du 8éme régiment d’Infanterie N° 568 du 29/09/1917. Bon caporal ayant toujours accompli son devoir, trois fois blessé a droit au port individuel de fourragère avec contours de la Croix de guerre.

Nous pouvons lire les JMO des différents régiments et revivre la bataille où Eugène a été blessé: Joncheux,  Paircy,  Craonne et Vaux. Nous constatons que nos fantassins sont mis à rude épreuve et combien peu en reviennent indemnes.

Il est inhumé à la Nécropole Nationale de Villers-Cotterêts, tombe individuelle N° 1368.

 

 

Jules Adrien LEHAUT   classe 1908  Mort pour la France

Campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 24 juillet 1915

Il nait à Percy le 29 juillet 1888 au village de la Gannelèe, la déclaration en mairie est faite en présence de Albert Ledoublet 26 ans Menuisier et Jacques Besnehard Marchand de nouveautés. A noter sur le registre de l’Etat-Civil de Percy le deuxième prénom déclaré est Octave et non Adrien comme repris sur la fiche matriculaire.

Appelé de la classe 1908 il est incorporé au 25éme Régiment d’Infanterie de Cherbourg du 7 octobre 1909 au 24 septembre 1911.

Il est Domestique au Chefresne lorsqu’il est rappelé à la mobilisation générale, il arrive au corps le 3 août 1914.

Muté au 122éme RI le 24 mars 1915 il va participer dans la Somme à la guerre de position et à la « bataille » des mines souterraines… Blessé gravement dans le secteur « Bois du Calvaire, Boyau Equerre et Fortin »  à Somme-Tourbe, prés de Suippes,  il décède le 24 juillet 1915 à l’ambulance du 16éme Corps des suites de ses blessures (reçues au Boyau Equerre).

Il a 27 ans.

Il est inhumé à la Nécropole de Saint-Jean-sur-Tourbe, tombe individuelle n° 1830.

Chaque jour le 122éme RI avait son lot de tués, de blessés et de disparus, ses pertes pour la période de juin à septembre s’élèvent à : 95 tués, 400 disparus, 270 évacués…

Pour la seule journée du 14 juillet 1915 le JMO reprend : 4 tués ; 18 blessés, 3 évacués.

 

 

Maurice LEHAUT   classe 1914 

Au front depuis le début de la guerre, s'est particulièrement montré vaillant pendant les divers combats du 8 août au 11 novembre 1918, il reçoit la Croix de Guerre avec la citation suivante : « Très bon canonnier conducteur ayant toujours fait preuve de sang-froid et de courage  pendant les ravitaillements de munitions en Artois et à Verdun, sur l'Aisne et dans la Somme. »

« Au Chemin des dames il approvisionnait les batteries de canons de 75 ; Il disait que les chevaux de son attelage sentaient venir les obus adverses et lui avaient plusieurs fois sauvé la vie en refusant d’avancer ou en galopant comme des fous pour échapper au danger. »

Il nait à Percy le 24 août 1894 au village de l’Arondel, son père, Eugène Charles, a 34 ans, il est facteur des Postes et sa mère, Augustine Victoire Hersent, a 36 ans, est occupée au ménage. La déclaration de naissance en mairie est faite en présence de Albert Ledoublet, 32 ans, menuisier et de Louis Bennehard, 34 ans, Marchand de nouveautés.

Il est Domestique à Montbray lors de son recrutement à Saint-Lô en 1914. Sur sa fiche matricule nous lisons son signalement: Cheveux châtains ; Yeux marrons ; front moyen ; Nez rectiligne; Taille 1 mètre 63 centimètres.

Incorporé au 111éme Régiment d’Artillerie le 8 septembre 1914 comme 2ème canonnier conducteur. Passe au 117éme Régiment D’Artillerie lourde le 1er décembre 1917. Passe au 16éme Escadron du Train le 10 avril 1919 et est affecté au 3éme Train le 1er juin 1921.

L’Affectation Spéciale  le classe comme employé de l’administration des P T T  de la Manche, il est nommé facteur rural à Percy le 17 mai 1922. Il doit ce poste de fonctionnaire à son comportement admirable pendant la Grande Guerre ou bien simplement il remplace son frère, facteur, non revenu des tranchées et Mort pour la France.

Il en revient indemne après cinq années d’affrontement sous un déluge d’acier où ils furent des milliers enfouis dans les tranchées. Deux de ses frères sont tués, Morts pour la France,  Eugène le 10 septembre 1918 à Villers-Cotterêts, sergent au 8ème R.I. et Jules le 14 juillet 1915 à Ville-sur-Tourbe, soldat au 122ème R I .

Il se marie à Hambye le 22 novembre 1922 avec Blanche Dolley, ils auront cinq enfants. Tenir sa petite ferme du Carrefour Goueslain, aller tous les jours à la Poste de Percy à bicyclette, faire sa tournée…l’épuiseront. Il meurt subitement le 13 mai 1937 à 43 ans.  Compte tenu des routes en majorité non goudronnées il utilisera des pneus pleins évitant ainsi toute crevaison. Pour papa qui l’admirait, il gardait de lui le souvenir d’un homme solide et droit, une force de la nature, toujours disponible. Les Lehaut étaient invités à son mariage en août 1937, une belle famille dont nous aurions aimé découvrir le visage de chacun sur la photo de mariage de nos parents.      

 

Octave, Albert LEHAUT   classe 1916 

Campagne contre l’Allemagne du 11 avril 1915 au 19 septembre 1919,                                                                             En Orient du  26 12 1916 au 9 novembre 1918

Il nait à Percy le 30 septembre 1896 au village de l’Arondel, la déclaration en mairie est faite en présence de Célestin, Alphonse Blouet, Chevalier de la Légion d’Honneur, maire, de Paul Charles Louvet, Boucher et d’Auguste, François Hennequin, Huissier. Eugène Charles Lehaut, facteur des Postes, 36 ans déclare la naissance d’un enfant né de lui et de Marie, Eugénie Hersent, son épouse âgée de 38 ans.

Son père est décédé, il est Domestique à Percy lorsqu’il est appelé de la classe 1915. Il est incorporé au 104ème Régiment d’Infanterie à compter du 11 août 1915. Il part aux Armées rejoindre le 103éme RI le 3 décembre 1915.

C’est la bataille de Verdun il y est envoyé en renfort au 9éme RI, ce 15 août 1916, avec 300 camarades du 103éme RI  dont 272 de la classe 1916, 28 des classes de 1902 à 1915.

Le 9éme vient d’être durement éprouvé, en une semaine devant Fleury, à l’est du fort de Siouville, 16 officiers + 601 hommes de troupes sont mis hors combats : 76 tués, 385 blessés, 39 disparus, 101 évacués malades. Le 23 août dans le secteur de la Côte du Poivre, sur la route de Bras à Fleury sous un violent bombardement  ennemi Octave est blessé par éclats d’obus dans le dos  et évacué pour recevoir des soins. Il revient ensuite rapidement retrouver ses camarades de combat.

Passe au 84éme RI le 25 décembre 1916 et part en Orient avec son nouveau régiment. Il est muté au 45éme Ri le 21 janvier 1917 et se bat en Serbie.

Le 5 avril 1918 est évacué pour paludisme et se fait soigner dans les Hôpitaux de l’arrière. Soigné il repart au combat jusqu’à la fin de la guerre, il est rapatrié le 4 novembre 1918. Il passe au 136éme Ri de Saint-Lô d’où il est mis en congé illimité de démobilisation le 25 septembre 1919. Placé dans la Réserve sans affectation le 12 septembre 1931 sur la déclaration du maire de Montabot comme père de 5 enfants.

Le 6 avril 1932 la commission de réforme de Saint-Lô le maintient au service armé « pour P.M. absence de séquelles du paludisme ; P.M. petite plaie de la région lombaire droite, à noter qu’il porte un bandage pour hernie inguinale droite ».Le 28 juillet 1948 une vérification complémentaire est effectuée en provenance du 9éme RI pour la période du 15/08/1916 au 25/08/1916 «  a été évacué pour  Eclat d’Obus région lombaire reçu à la Côte de Poivre »

 Il se marie le 2 novembre 1925 avec Marie Augustine Lucie Havin et ils s’installent sur une ferme à Montabot. Je ne suis pas certain du nom de Havin.

Ce qu’était Verdun : «  Le sol est nivelé par les obus, sa surface est recouverte de matériaux de toutes sortes, brisés, pulvérisés : havresacs boches, fusils, casques, équipements, bottes, débris humains, un bras! Une jambe ! Une tête!... tout est haché ... »

Il en est sorti vivant. Fin 1916 il part dans l’Armée d’Orient, il s’éloigne ainsi de l’enfer des tranchées.

  

1 juillet 2016

La Laufée juin 1916

Secteur de la Laufée du 18 juin au 27 juin 1916,  ou bataille autour de  « l’Abri de combat de Damloup » 

L’abri sera pris après la chute du fort de Vaux par les Allemands lors de violents combats le 3  juillet 1916, puis repris par les Français à la baïonnette le 12 juillet. Ensuite reperdu quelques semaines plus tard avant d’être définitivement libéré le 24 octobre 1916.

L’Abri de Combat de Damloup sera bombardé par les Allemands dés le début de la bataille mais les dégâts les plus importants seront produits lors de l’occupation allemande de la redoute  par l’artillerie française. Celle-ci tire du coté vulnérable de l’abri fait de maçonnerie et détruit le mur de façade et trois des chambrées.

A l’aide du J.M.O. du 106éme RI  je  note :                                                                                                                             Le 18 juin le commandement du 106éme RI s’installe à la Fontaine de Tavannes, zone de la Laufée.

Le 19 juin : Bombardement d’intensité moyenne sur le quartier gauche, les blessés affluent, leur évacuation ne peut se faire que la nuit.  L’entrée du tunnel de Chavannes, Fontaine de Tavannes, l’ouvrage de la Laufée sont particulièrement pris à partie. A droite le secteur est plus tranquille.  Pertes de la journée : 3 tués, 27 blessés.

Le 20 juin : Bombardement d’intensité moyenne sur les premières lignes, quartier gauche, bombardement violent de l’abri de combat et de la droite de la batterie de Damloup. Des mitrailleuses et canons au fort de Vaux rendent la situation des coureurs très difficile et la liaison en plein jour impossible                                                                                                                           Pertes de la journée : 4 tués, 14 blessés.

Le 21 juin : Bombardement très violent d’obus de gros calibres avec accompagnement de torpilles sur la batterie de Damloup. L’Abri de combat de Damloup est soumis à un tir de destruction par du 210 et du 305… Une partie s’effondre ensevelissant la section de mitrailleuse qui s’y trouvait en réserve… Cette section était composée de 13 hommes d’où la plaque commémorative.                                                                                                                                                                Pertes de la journée : 31 tués et 23 blessés.

Le 22 juin : Le Régiment reçoit en renfort des éléments du 132éme RI, les Allemands sortent du fort de Vaux et l’affrontement est violent…   également un appui du 54éme RI.                                                                                                                                             Pertes de la journée : 74 tués, 270 blessés.

Le 23 juin : La bagarre est sévère, chacun tient la position, l’Allemand n’avance plus.                                                                                                          Pertes de la journée : 43 tués, 153 blessés.

Le 24 juin pertes : 45 tués, 68 blessés.

Le 25 juin pertes : 132 tués, 171 blessés.                                                                                                             Le soldat GUERRAUX René, Félix 24ans a été enseveli ce jour là « ici par un obus », ses restes sont toujours là comme ses 13 camarades, de la section de mitrailleuse.

Le 26 juin pertes 18 tués, 44 blessés

Le 27 juin pertes 10 tués ,21 blessés.

Au cours de ces journées du 18 au 27 juin le Régiment a eu à supporter des bombardements d’une violence extrême qui lui ont infligé de lourdes pertes : 20 officiers 950 hommes de troupe.

Les pertes par balles ont été insignifiantes par rapport à celles résultant du feu de  l’artillerie ennemie.

Officiers : tués 9  blessés 11.                                                                                                                                           Hommes : 235 tués, 633 blessés et 82 disparus tous presque certainement tués et enterrés. Plusieurs tentatives d’attaques ont certainement été arrêtées grâce à la vigilance des guetteurs et à l’intelligente célérité du commandant de compagnie du fort de Laufée. Il a demandé de l’observatoire de cet ouvrage les tirs d’artillerie nécessaires pour disperser l’ennemi dans le fond de la Horgne. Impossible d’être relevé pendant ces 10 jours et malgré les difficultés de ravitaillement le moral des troupes est resté bon jusqu’au bout. Le 106éme a remis intact au 172éme Ri le secteur qui lui avait été confié.

Oui le moral était bon lorsque nos poilus ont été relevés et se sont retrouvés éloignés de l’enfer, ils laissaient derrière eux sur le terrain de nombreux camarades « en charpie »…  

 

Avec le 132éme le 106éme affronte les différentes attaques ennemies au départ du fort de Vaux, les deux régiments subiront de lourdes pertes et contiendront avec détermination toute offensive ennemie. Dans le secteur de Chenois, tout proche, le 132émé subira pour la seule journée du 22 juin la perte de 293 hommes : Officiers : 21, Soldats 272.

Le 132éme RI enregistre un total de 1290 Hommes mis hors de combat pour  10 jours d’opérations du 15 au 25 juin: Officiers 5 tués, 10 blessés, 12 disparus ; Soldats: 217 tués, 703 blessés 343 disparus.

 

Dans la nuit du 26 au 27 juin le 172éme RI relève le 106éme RI dans le secteur de la batterie de Damloup, zone la Laufée. Il restera jusqu’au 5 juillet au soir et sera relevé par les 1er et 2éme bataillons de Chasseurs à pied.

Le 3 juillet les Allemands à 3h du matin attaquent l’Abri de combat de Damloup et réussissent à y prendre pied. Ils en sont chassés par une contre attaque  du 4 juillet au matin, une charge à la baïonnette sous les ordres du Capitaine de la Bourlaye.

Dans la nuit du 5 au 7 juillet le Régiment est relevé par le 221éme RI

Les pertes subies du 172éme au cours de cette semaine de violents bombardements et de combats acharnés sont de 754 hommes: Tués : 116, Blessés 450, Disparus 158.

Sur cette dernière semaine de juin 1916, secteur de Tavannes zone de la Laufée, j’insiste sur les pertes de chaque régiment engagé. Il reste beaucoup  à « déchiffrer » et à lire dans les J.M.O. de ces Régiments pour revivre l’enfer de nos soldats sur une si courte période avec ses milliers de morts, de blessés et de disparus. La lecture du JMO du 172éme Ri reprend le 4 juillet, il n’y a rien avant, à vérifier.

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